ISBN: 978-2-917032-71-8

Extrait choisi:

Deux paysages de la roche de l’Écho, l’un peint par Paul Madeline l’autre par Eugène Alluaud portent chacun la date de 1899. Les formats et la palette de couleurs utilisés par les deux amis peintres sont quasi identiques. Ils semblent avoir été réalisés à la même période de l’année, en été. Dans sa version sur panneau, Alluaud, à la manière des esquisses préparatoires de Pissarro, applique des touches larges et égales laissant apparaître le bois entre les couleurs. L’influence de l’art du maître impressionniste, professeur de Cézanne, se fait sentir dans plusieurs toiles d’Alluaud de cette première période où la leçon de « peindre clair » comme l’usage de touches étroites montrent un impressionnisme plus proche de Pissarro que de Guillaumin.
La Creuse, une vallée-atelier.
Itinérances artistiques.
Ouvrage signé Ouvrage collectif
Collection: Beaux livres

Le livre

Au XIXe siècle, alors que les peintres parcourent l’Europe en quête de motifs, la vallée de la Creuse devient un véritable foyer artistique, un lieu d’intense création où se forgent plusieurs colonies d’artistes.
Quatre peintres, tous issus de communautés artistiques diverses, ont élu cette vallée-atelier parmi d’autres sites, comme lieu de leurs motifs de prédilection ou de révélation picturale :
Allan Österlind (1855-1938), Charles Bichet (1863-1929),
Eugène Alluaud (1866-1947) et Alfred Smith (1854-1936).

Ces quatre figures constituent autant d’artistes migrateurs venus expérimenter les vallées de la Creuse, de la Sédelle, de la Gartempe ou de la Vienne.

Cet ouvrage/catalogue accompagne l’exposition La Creuse, une vallée-atelier. Itinérances artistiques. A. Österlind (1855-1938), C. Bichet (1863-1929), E. Alluaud (1866-1947) et A. Smith (1854-1936), organisée par les musées de Guéret, La Châtre, Éguzon et Limoges

Plus de 210 illustrations couleurs en grande partie inédite.
Chaque artiste bénéficie d’un texte général analytique,
d’une chronologie biographique et d’une bibliographie de référence.

A propos des peintres :

Allan Österlind. De la Suède aux rives de la Creuse

Musée-Château d’Ars, La Châtre du 7 mai au 2 oct 2016.

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Le Moulin du Pin (non daté)

Allan Österlind (1855-1938).
Huile sur toile, 65x81cm.

(Coll. part.)

Après de courtes études de sculpture à l’Académie royale des Beaux-Arts de Stockholm, Allan Österlind, comme beaucoup de ses congénères arrive à Paris en 1877. Il espère y trouver un enseignement moins académique et plus moderne. Il abandonne peu à peu la sculpture pour le dessin et la peinture.
Après de brefs séjours à Barbizon, en Normandie ou en Bretagne, il découvre la vallée de la Creuse en 1884. Il restera lié à cette vallée qui ne cesse de l’inspirer tout au long de sa carrière. Ses séjours en Creuse sont enrichis par de nombreux voyages (Espagne, Suède, Bretagne, Normandie, Provence). Allan Österlind qui noue de riches amitiés avec des artistes et hommes de lettres (Monet, Rodin, Guillaumin, Rollinat, Renan, Zola, Maufra, Strindberg…), fait aussi découvrir la vallée à d’autres artistes scandinaves tels que Josephson, Albert, Sääf et Skredsvig.
Cette rétrospective, unique depuis la disparation de l’artiste, présente une œuvre rare et complexe entre paysages, scènes de genres et portraits où le paysagisme côtoie parfois le symbolisme.

Charles Bichet. Volume, lumière, couleur

Musée des Beaux-Arts, Limoges du 3 juin au 19 sept 2016

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La Creuse à Anzême, 1909 ?

Charles Bichet (1863-1929).
Huile sur carton, 61x73 cm.

(Coll. part.)

Sous mes yeux, un tout : volume, lumière, couleur se complètent. Je sens que je ne peux dissocier ces trois éléments, ou sacrifier l’un à l’autre, sans amoindrir le résultat, qui doit être de plénitude.”*
Charles Bichet, cité par Léon Jouhaud dans La Doctrine de Ch. Bichet, peintre, 1931).

De Paris à Limoges, de Limoges à La Rochelle, en passant par le tour du Limousin, les déplacements de Charles Bichet (1863-1929) sont comme autant d’explorations des courants artistiques marquant la fin du XIXe siècle et ouvrant le début du XXe siècle.
De formation académique, il est recruté en 1890 comme professeur de dessin à l’École d’Art Décoratif de Limoges, où sa personnalité singulière imprègne durablement ses élèves. L’impressionnisme se révèle à Bichet tardivement, au début des années 1900, avant qu’il n’entreprenne de multiples incursions à travers différents mouvements picturaux (japonisme, fauvisme, cubisme). Artiste à la peinture vigoureuse, Bichet portraiture son entourage comme son environnement – paysage et nature morte, par la grâce de l’huile, de l’aquarelle ou du pastel.

Eugène Alluaud. Le passeur d’arts. Peintures, photographies et arts du feu

Musée de la Vallée de la Creuse, Éguzon du 28 mai au 25 sept 2016

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La Sédelle en Mai, vers 1906

Eugène Alluaud (1866-1947).
Hule sur toile, 83x97cm

(Coll. part.)

Encore méconnues, les œuvres de l’artiste Eugène Alluaud (1866-1947), surprennent par une richesse expressive et coloriste en adéquation permanente avec les courants picturaux en action dans la vallée de la Creuse au début du XXe siècle. Dès 1891, Eugène Alluaud devient un véritable ambassadeur pour les paysages de la vallée de la Creuse qu’il façonne par la peinture et qu’il fait découvrir tant à ses amis peintres et photographes qu’au grand public à travers
un engagement personnel dans la promotion touristique de la vallée. À Crozant, dans sa villa La Roca, il anime des cercles artistiques et littéraires et invite amis, artistes et amateurs d’art, à partager sa passion pour “ce pays”.
L’exposition se veut la première rétrospective de l’artiste et présentera de nombreuses œuvres inédites dans les domaines de la peinture, des arts graphiques, de la photographie et des arts décoratifs réunissant pour la première fois des pièces en porcelaine de Limoges Art nouveau et Art déco.

Alfred Smith. Le triomphe de la Nature

Musée d’art et d’archéologie, Guéret du 10 juin au 18 sept 2016

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La Sédelle en octobre à Crozant, vers 1923.

Alfred Smith (1854-1936).
Huile sur toile, 82 x 99,5 cm.

(Musée d'art et d'archéologie de Guéret. 2008.0.205 )

Né à Bordeaux en 1854, élève d’Hippolyte Pradelles et Léonce Chabry, ses maîtres de l’école bordelaise de paysage, Alfred Smith expose pour la première fois au Salon des artistes français en 1880. Adulé par les critiques pour ses paysages académiques représentant les environs de Bordeaux et de Paris, tout autant que pour ses vues lumineuses de Venise, certaines de ses toiles intègrent plusieurs collections royales. Sa découverte de la Creuse en 1912 grâce à son ami Paul Madeline de la Société moderne, marque un tournant décisif dans son œuvre.
Dès lors il se consacre presque exclusivement à cette région et change radicalement de style et de palette pour représenter les rives de la Sédelle ou le moulin de la Folie parmi quelques-uns de ses motifs de prédilection. Devenu membre par alliance de la famille Alluaud, proche d’Armand Guillaumin, il réside plusieurs mois par an dans la vallée et ce jusqu’à la fin de sa vie, vallée dont le ciel “n’est pas bleu, mais d’un vert d’eau comme le ciel de Venise”.
Cette exposition réunissant une cinquantaine d’œuvres propose un aperçu de la carrière et de l’oeuvre de ce paysagiste, également portraitiste de talent, et questionne l’originalité de la période creusoise d’Alfred Smith dans sa carrière et sa vie.

Ouvrage collectif

- Allan Österlind, De la Suède aux rives de la creuse
Vibeke Röstorp, historienne de l’art.

- Charles Bichet
Volume, lumière, couleur
Anne Liénard, conservateur du patrimoine, musée des Beaux-arts de Limoges.

Eugène Alluaud,
Le passeur d’arts.
Peintures, photographies et arts du feu
Jean-Marc Ferrer, historien de l’art.

Alfred Smith
Le triomphe de la nature
Charlotte Guinois, directrice du musée d’art et d’archéologie de Guéret et Florian Marty, historien de l’art.

Préface d’Axel Kahn